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miers moyens de la coquetterie des femmes. Lycurgue et Solon, bien pénétrés que les résultats de l’impudeur tiennent le citoyen dans l’état immoral essentiel aux lois du gouvernement républicain obligèrent les jeunes filles à se montrer nues aux théâtres[1]. Rome imita bientôt cet exemple, on dansoit nud aux jeux de Flore, la plus grande partie des mystères païens se célébroient ainsi, la nudité passa même pour vertus chez quelques peuples. Quoi qu’il en soit, de l’impudeur naissent des penchants luxurieux, ce qui résulte de ces penchans compose les prétendus crimes que nous analysons, dont la pros-

  1. On a dit que l’intention de ces législateurs, étoit, en émoussant la passion que les hommes éprouvent pour une fille nue, de rendre plus active celle que les hommes éprouvent quelquefois pour leur sexe ; ces sages faisoient montrer ce dont ils vouloient que l’on se dégoûtât, et cacher ce qu’ils croyoient fait pour inspirer de plus doux desirs ; dans tous les cas, ne travailloient-ils pas au but que nous venons de dire ? Ils sentoient, on le voit, le besoin de l’immoralité dans des mœurs républicaines.
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