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influeront, je l’espère, sur le nouveau code que l’on nous prépare.

La seconde raison pour laquelle on doit anéantir la peine de mort, c’est qu’elle n’a jamais réprimé le crime, puisqu’on le commet chaque jour aux pieds de l’échafaud.

On doit supprimer cette peine, en un mot, parce qu’il n’y a point de plus mauvais calcul que celui de faire mourir un homme pour en avoir tué un autre, puisqu’il résulte évidemment de ce procédé, qu’au lieu d’un homme de moins, en voilà tout d’un coup deux, et qu’il n’y a que des bourreaux ou des imbécilles auxquels une telle arithmétique puisse être familière.

Quoi qu’il en soit enfin, les forfaits que nos pouvons commettre envers nos frères, se réduisent à quatre principaux, la calomnie, le vol, les délits qui, causés par l’impureté, peuvent atteindre désagréablement les autres, et le meurtre.

Toutes ces actions considérées comme capitales dans un gouvernement monarchique, sont-elle aussi graves dans un état républicain ? C’est ce que nous allons analyser avec le flambeau de la philosophie, car c’est à sa seule lumière qu’un tel

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