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réprouve la loi, car la nature nous dictant également des vices et des vertus, en raison de notre organisation, ou plus philosophiquement encore en raison du besoin qu’elle a de l’un ou de l’autre, ce qu’elle nous inspire deviendroit une mesure très-incertaine pour régler avec précision ce qui est bien ou ce qui est mal. Mais pour mieux développer mes idées sur un objet aussi essentiel, nous allons classer les différentes actions de la vie l’homme, que l’on étoit convenus jusqu’à présent de nommer criminelles, et nous les toiserons ensuite aux vrais devoirs d’un républicain.

On a considéré de tous temps les devoirs de l’homme sous les trois différens rapports suivans.

1° Ceux que sa conscience et sa crédulité lui impose envers l’être suprême ;

2° Ceux qu’il est obligé de remplir avec ses freres.

3° Enfin ceux qui n’ont de relation qu’avec lui.

La certitude où nous devons être qu’aucun dieu ne s’est mêlé de nous, et que, créatures nécessitées de la nature comme les plantes et les animaux, nous sommes ici parcequ’il étoit