larmes, cherchant à captiver mon époux dans des nœuds
qu’il n’aurait formés que par devoir. Dis, Oxtiern, quels
instans de calme et de félicité pourraient naître pour
moi sur la terre ? la haine et le désespoir d’un côté, la
contrainte et le remords de l’autre ; les flambeaux de
l’hymen ne se seraient allumés pour nous qu’à ceux des
furies, les serpens seraient nos liens, et la mort notre
unique espoir.
d’Ernestine.
Eh bien ! puisque c’est moi qui la mérite seul, frappe, Ernestine, voilà mon cœur ; verse de tes mains ce sang coupable, il ne mérite plus d’animer l’être assez barbare pour t’avoir aussi cruellement méconnue.
et le repoussant.
Puisse-t-il se répandre sans mouiller la terre ; il y feroit germer des crimes.
Qu’exigez-vous donc, Ernestine, et que puis-je faire pour vous prouver mon amour et mon repentir ?
Ton amour jamais… Ton repentir, j’y croirai si tu brises les fers dont ta scélératesse a couvert mon amant : vas révéler tes complots aux juges, vas recevoir la mort que tes crimes méritent ; ne charges pas plus long-temps