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ACTE SECOND.

Oxtiern.

Oh ! ses intentions, ses desirs, ses volontés, sont les choses du monde qui m’inquiètent le moins ; mon bonheur, ma satisfaction, voilà le but, il est rempli, Derbac ; et dans une semblable aventure, dès que je suis content, tout le monde doit l’être.

Derbac.

Ah ! mon ami… mon cher Comte, si tu me permettais de combattre un moment des principes aussi dangereux !

Oxtiern.

Non, tu me déplairais sans me convaincre… N’oublie jamais, que ta fortune dépend de moi ; que c’est un agent de mes projets que je veux trouver dans ta personne, et non pas un censeur.

Derbac.

Je me flattais, que ne voyant en moi qu’un ami, tu devais desirer mes conseils… Ce que tu combines est affreux.

Oxtiern.

À tes regards, je le conçois bien ; parce que tu es un être subalterne, plein de préjugés gothiques… dans lequel le flambeau de la philosophie n’a pu porter encore ses rayons… Quelques années à mon école, Derbac, et tu ne plaindras plus une femme, pour un si petit malheur.

Derbac.

L’être sensible et doux, qui plus encore pour notre

B