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OXTIERN,

Ernestine, fierement.

Oxtiern serait à mille lieues de moi, que je m’en rapprocherais, bien loin de le fuir. Le traître m’a déshonorée ; il faut que je me venge. Je n’irai point chercher près d’une cour corrompue, une protection qui me serait refusée ; tu ne sais pas à quel point le crédit et la richesse dégradent l’ame des hommes qui habitent ce séjour d’horreur ? les monstres ! je serais peut-être un aliment de plus à leurs affreux desirs !




Scène VI.


Les précédens, FABRICE.
Fabrice, l’air de l’intérêt et de la tristesse.

Monsieur le comte fait dire qu’une affaire importante le retient ici près ; il ne pourra se rendre chez moi que dans quelques instans. Mademoiselle voudrait-elle me donner ses ordres ?

Ernestine, montrant la porte de la chambre qu’elle
croit être pour elle.

N’est-ce point là l’appartement que vous me destinez pour la nuit, Monsieur ?

Fabrice, idem.

Oui Mademoiselle.

Ernestine.

Je vais m’y retirer… Allons, Amélie, allons