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à ses côtés, dans les champs de la gloire. Monrevel sortit à ces mots ; et la triste Amélie, qui s’était faite une violence extrême pour se soumettre aux intentions de sa mère, n’ayant plus rien qui la contraignît, fondit en larmes dès qu’elle se trouva seule. » Ô toi que j’adore ! que dois-tu penser d’Amélie, s’écria-t-elle ! De quels sentimens remplaces-tu maintenant dans ton cœur tous ceux dont tu payais ma flamme ? Que de reproches tu me fais, sans doute, et combien je les mérite ! Je ne t’avouai jamais mon amour, il est vrai… mais mes yeux t’en instruisaient assez ; et si j’en retardais l’aveu par prudence, je n’en mettais pas moins mon bonheur à le laisser éclater, un jour… Ô Monrevel… ! Monrevel, quel supplice est celui d’une amante, qui n’ose avouer ses feux à celui qui est le plus digne de les allumer… que l’on oblige à feindre…… à remplacer par de l’indifférence, le sentiment dont elle est dévorée. »

La comtesse surprit Amélie dans cette situation accablante. J’ai fait ce que vous