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vous chargeâtes vous-même de la lettre, où j’en instruisais Saint-Surin, et dans laquelle je lui faisais part et de l’étonnante rencontre d’un frère que je ne n’aurais jamais connu, s’il ne se fût nommé à moi, et de l’espoir hardi que j’avais de le faire servir, sans qu’il s’en doutât, au rétablissement de notre fortune ».

» Saint-Surin me répondit par vous, et de ce moment, à votre insçu, nous ne cessâmes et de nous écrire et de nous voir même quelquefois secrètement. Vous vous rappellez vos mauvais succès chez les Duperrier ; je ne m’opposai point à des démarches, dont je ne redoutais rien vis-à-vis de cet homme, et qui, vous faisant connaître Saint-Surin, pouvaient vous intéresser pour un amant que j’avais dessein de rapprocher de nous. Vous me montrâtes de l’amour… vous vous sacrifiâtes pour moi ; tous ces procédés s’arrangeant aux vues que j’avais de vous captiver, vous vîtes comme j’y répondis, et vous avez éprouvé, Dorgeville, si les liens qui m’enchaînaient