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geville ému de compassion, et ne voyant dans cet homme qu’une emplette d’autant plus agréable à faire, qu’elle plairait certainement à sa femme ; non, vous ne nous quitterez point ; et Dorgeville formant aussi-tôt de cet événement, un sujet flatteur de surprise pour celle qu’il adore, il n’entre chez Cécile qu’en lui présentant Saint-Surin pour premier domestique de sa maison ; madame Dorgeville touchée jusqu’aux larmes, embrasse son époux… le remercie cent fois de cette singulière attention, et témoigne devant lui à ce valet, combien elle est sensible à l’attachement qu’il a toujours conservé pour elle. On s’entretient un instant de monsieur et de madame Duperrier ; Saint-Surin les peint tous les deux sous les mêmes traits de rigueur qui les a caractérisé aux yeux de Dorgeville, et l’on ne s’occupe plus que des projets d’un prompt départ.

Les nouvelles étaient arrivées d’Amiens ; on avait positivement trouvé ce qui convenait, et les deux époux étaient au moment d’aller prendre possession de