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cette erreur qui vous coûte des larmes, je l’efface en vous donnant ma main.

Mademoiselle Duperrier tombe aux genoux de son bienfaiteur ; les expressions paraissent manquer aux sentimens dont son âme est pleine ; au travers de ceux qu’elle doit, elle sait mêler l’amour avec tant d’adresse, elle enchaîne, en un mot, si bien l’homme qu’elle croit avoir tant d’intérêt à captiver, qu’avant huit jours le mariage se célèbre, et, qu’elle devient madame Dorgeville.

Cependant la nouvelle mariée ne quitte point encore sa retraite, elle fait entendre à son époux que n’étant point raccommodée avec sa famille, la décence l’oblige à ne voir que très-peu de monde ; sa santé lui sert de prétexte, et Dorgeville se borne à son intérieur et à quelques uns de ses voisins. Pendant ce tems, l’adroite Cécile fait tout ce qu’elle peut pour persuader à son mari de quitter le Poitou : elle lui représente que dans l’état des choses, il ne pourront jamais y être l’un et l’autre qu’avec le plus grand désagrément, et qu’il serait