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fer, avec des espèces d’animaux enfin, bien plus semblables à des bêtes féroces qu’à des créatures humaines.

Confondu d’un tel endurcissement ; Dorgeville demande à monsieur et à madame Duperrier, s’ils ont quelqu’autre motif de plainte ou de haine contre leur fille, lui paraissant inconcevable, que pour une faute de cette nature, ils se décident à un tel excès de rigueur, vis-à-vis d’une créature douce et honnête, et qui rachète ses torts par une foule de vertus. Duperrier prend ici la parole : « Je ne vous détournerai point, dit-il, monsieur, des bontés que vous avez pour celle que je nommai autrefois ma fille, et qui s’est rendue indigne de ce nom ; de quelque cruauté qu’il vous plaise de m’accuser, je ne la porterai pourtant point jusques-là, nous ne lui connaissons d’autre tort que celui de son inconduite avec un mauvais sujet, qu’elle n’aurait jamais due regarder ; cette faute est assez grave à nos yeux, pour qu’après s’en être souillée nous la condamnions à ne nous revoir de la vie ;