Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rée par la bienfaisance ; toutes les qualités que Dorgeville voulait dans une femme, se rencontraient dans mademoiselle Duperrier ; ces circonstances bisarres, auxquelles il voulait devoir le cœur de celle qu’il épouserait, s’y trouvaient également ; il avait toujours dit qu’il desirait que la femme à laquelle il donnerait sa main, fût en quelque façon liée à lui par la reconnaissance, et qu’il aspirait à ne la tenir, pour ainsi dire, que de ce sentiment là. N’était ce pas ce qui arrivait ici ? et dans le cas où les mouvemens de l’âme de Cécile ne se trouveraient pas très-éloignés des siens, devait-il, avec sa manière de voir, balancer à lui offrir de la consoler par les nœuds de l’hymen, des torts impardonnables de l’amour ? L’espoir d’une chose très-délicate et supérieurement faite pour l’âme de Dorgeville, se présentait encore, en réparant l’honneur de mademoiselle Duperrier ; n’était-il pas clair qu’il la racommodait avec ses parens, et ne devenait-il pas délicieux pour lui de rendre à-la-fois à une femme malheu-