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tuné, le convoi se remit en marche ; un éternel asyle ensevelit bientôt pour jamais, deux époux nés pour s’aimer, faits pour le bonheur, et qui l’eussent goûté sans mélange, si le crime et ses effrayans désordres, sous la coupable main de l’un des deux, ne fût venu changer en serpens toutes les roses de leur vie.

L’honnête ecclésiastique rapporta bientôt à Paris l’affreux détail de ces différentes catastrophes, personne ne s’alarma de la mort de Franval, on ne fut fâché que de sa vie, mais son épouse fut pleurée… elle le fut bien amèrement ; et quelle créature en effet plus précieuse, plus intéressante aux regards des hommes que celle qui n’a chéri, respecté, cultivé les vertus sur la terre, que pour y trouver à chaque pas, et l’infortune et la douleur.




Si les pinceaux dont je me suis servi pour te peindre le crime, t’affligent et te font gémir, ton amendement n’est pas loin, et j’ai produit sur toi l’effet que je voulais. Mais si leur vérité te dépite, s’ils te font maudire leur auteur…… malheureux tu t’es reconnu, tu ne te corrigeras jamais.


FIN