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Cependant, au bout de quelques jours, notre intéressante aventurière se trouvant remise, Dorgeville lui proposa de venir achever de se rétablir dans sa maison. Eh ! monsieur, répondit Cécile avec douceur, suis-je en état de résister à vos offres, et ne dois-je pourtant pas rougir de les accepter ? vous en avez déjà beaucoup trop fait pour moi ; mais captivée par les liens même de ma reconnaissance, je ne me refuserai à rien de ce qui doit les multiplier, et me les rendre en même temps plus chers.

On se rendit chez Dorgeville ; un peu avant que d’être au château, mademoiselle Duperrier témoigna à son bienfaiteur qu’elle desirerait n’être pas publiquement dans l’asyle qu’on voulait bien lui donner ; quoiqu’il y eût près de quinze lieues de là chez son père, ce n’était pourtant point assez, pour qu’elle n’eût pas à craindre d’être reconnue, et ne devait-elle pas appréhender les effets du ressentiment d’une famille assez cruelle pour la punir avec autant de sévérité… d’une faute… grave (elle en conve-