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— Rien, vous me trompez, je veux voir ce que c’est… il s’élance… il voit un cercueil : juste ciel, s’écrie-il, la voilà, c’est elle… c’est elle, Dieu permet que je la revoye… À la sollicitation de Clervil, qui voit l’impossibilité de calmer ce malheureux, les prêtres s’éloignent en silence… Franval égaré se jette sur le cercueil, il en arrache les tristes restes de celle qu’il a si vivement offensée ; il saisit le corps dans ses bras… il le pose au pied d’un arbre, et se précipitant dessus avec le délire du désespoir… ô toi, s’écrie-t-il hors de lui, toi, dont ma barbarie put éteindre les jours, objet touchant que j’idolâtre encore, vois à tes pieds ton époux, oser demander son pardon et sa grâce ; n’imagines pas que ce soit pour te survivre, non, non, c’est pour que l’éternel touché de tes vertus, daigne, s’il est possible, me pardonner comme toi… il te faut du sang, chère épouse, il en faut pour que tu sois vengée… tu vas l’être… Ah ! vois mes pleurs avant, et vois mon repentir ; je vais te suivre ombre chérie… mais