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trancher le fil de ses jours ; mais Clervil, prévenant cette action furieuse, non, non, mon ami, s’écrie-t-il, ce n’est pas mourir qu’il faut, c’est réparer. Écoutez-moi, j’ai beaucoup de choses à vous dire, il est besoin de calme pour les entendre. — Eh bien ! monsieur, parlez, je vous écoute, enfoncez par degrés le poignard dans mon sein, il est juste qu’il soit oppressé comme il a voulu tourmenter les autres.

Je serai court sur ce qui me regarde, monsieur, dit Clervil. Au bout de quelques mois du séjour affreux où vous m’aviez plongé, je fus assez heureux pour fléchir mon gardien ; il m’ouvrit les portes ; je lui recommandai sur-tout de cacher avec le plus grand soin l’injustice que vous vous étiez permise envers moi. Il n’en parlera pas, cher Franval, jamais il n’en parlera. — Oh ! monsieur… — Écoutez-moi, je vous le répète, j’ai bien d’autre choses à vous dire. De retour à Paris j’appris votre malheureuse aventure… votre départ… Je partageai les larmes de madame de Farneille… elles