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carte de moi les malheurs qui viennent de m’entourer, je ne me souviens plus de ceux dont vous avez voulu me couvrir, quand le ciel me permet de vous être utile… et je vais vous l’être, monsieur, d’une façon cruelle sans doute, mais nécessaire… Asseyons-nous… jetons-nous au pied de ce cyprès, ce n’est plus qu’a sa feuille sinistre qu’il appartient de vous couronner maintenant… Ô mon cher Franval, que j’ai de revers à vous apprendre !… Pleurez… ô mon ami ! les larmes vous soulagent, et j’en dois arracher de vos yeux de bien plus amères encore… ils sont passés les jours de délices… ils se sont évanouis pour vous comme un songe, il ne vous reste plus que ceux de la douleur. — Oh ! monsieur, je vous comprends… ces cloches… — Elles vont porter aux pieds de l’Être-Suprême… les hommages, les vœux des tristes habitans de Valmor, à qui l’Éternel ne permit de connaître un ange, que pour le plaindre et le regretter… Alors Franval tournant la pointe de son épée sur son cœur, allait