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sachant plus ni ce qu’il fait, ni où il va, ne proférant que des mots décousus, suit le chemin qui se présente… Il entend quelqu’un… il revient à lui… il prête l’oreille… c’est un homme à cheval… Qui que vous soyiez, s’écrie Franval, s’avançant vers cet homme… qui que vous puissiez être, ayez pitié d’un malheureux que la douleur égare ; je suis prêt d’attenter à mes jours… instruisez-moi, secourez-moi, si vous êtes homme et compâtissant… daignez me sauver de moi-même. — Dieu ! répond une voix trop connue de cet infortuné, quoi ! vous ici… oh ciel ! éloignez-vous, et Clervil… c’était lui, c’était ce respectable mortel échappé des fers de Franval, que le sort envoyait vers ce malheureux, dans le plus triste instant de sa vie, Clervil se jette à bas de son cheval, et vient tomber dans les bras de son ennemi. C’est vous, monsieur, dit Franval en pressant cet honnête homme sur son sein, c’est vous envers qui j’ai tant d’horreurs à me reprocher ? — Calmez-vous, monsieur, calmez-vous, j’é-