Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/232

Cette page a été validée par deux contributeurs.

chemins qui pouvaient arriver à elle… Se retirant froidement des bras de sa mère, elle la regardait avec des yeux quelquefois égarés, et se disait, pour s’encourager, comme cette femme est fausse… comme elle est perfide… elle me caressa de même le jour où elle me fit enlever ; mais ces reproches injustes n’étaient que les sophismes abominables dont s’étaie le crime, quand il veut étouffer l’organe du devoir. Madame de Franval, en faisant enlever Eugénie pour le bonheur de l’une… pour la tranquillité de l’autre, et pour les intérêts de la vertu, avait pu déguiser ses démarches ; de telles feintes ne sont désapprouvées que par le coupable qu’elles trompent ; elles n’offensent pas la probité. Eugénie résistait donc à toute la tendresse de madame de Franval, parce qu’elle avait envie de commettre une horreur, et nullement à cause des torts d’une mère qui sûrement n’en avait aucuns vis-avis de sa fille.

Vers la fin du premier mois de séjour à Valmor, madame de Farneille écrivit