Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/210

Cette page a été validée par deux contributeurs.

val furieux, que n’a-t-il encore mille vies… j’irais les lui arracher toutes les unes après les autres… Et ma femme !… quand je cherchais à l’étourdir… elle était la première à me tromper… cette créature que l’on croit si douce… cet ange de vertu… Ah ! traîtresse, traîtresse, tu paieras cher ton crime… il faut du sang à ma vengeance, et j’irai, s’il le faut, le puiser de mes lèvres dans tes veines perfides… Tranquillise-toi, Eugénie, poursuit Franval dans un état violent… oui, tranquillise-toi, le repos te devient nécessaire, va le goûter pendant quelques heures, je veillerai seul à tout ceci.

Cependant madame de Farneille, qui avait placé des espions sur la route, n’est pas long-temps sans être avertie de tout ce qui vient de se passer ; sachant sa petite fille reprise, et Valmont tué, elle accourt promptement à Paris… Furieuse, elle assemble sur-le-champ son conseil ; on lui fait voir que le meurtre de Valmont va livrer Franval entre ses mains, que le crédit qu’elle redoute va s’éclip-