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brûle la cervelle avant qu’il ne se mette en défense, arrache Eugénie mourante, se jette avec elle dans son carosse et se retrouve à Paris avant dix heures du matin. Peu inquiet de tout ce qui vient d’arriver, Franval ne s’occupe que d’Eugénie… Le perfide Valmont n’a-t-il point voulu profiter des circonstances ? Eugénie est-elle encore fidelle, et ses coupables nœuds ne sont-ils pas flétris ? Mademoiselle de Franval rassure son père ? Valmont n’a fait que lui dévoiler son projet, et plein d’espoir de l’épouser bientôt, il s’est gardé de profaner l’autel où il voulait offrir des vœux purs ; les sermens d’Eugénie rassurent Franval… Mais sa femme… était-elle au fait de ces manœuvres… s’y était-elle prêtée ? Eugénie, qui avait eu le temps de s’instruire, certifie que tout est l’ouvrage de sa mère, à laquelle elle prodigue les noms les plus odieux, et que cette fatale entrevue, où Franval s’imaginait que Valmont se préparait à le servir si bien, était positivement celle où il le trahissait avec le plus d’impudence. Ah ! dit Fran-