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ici ni pour vous mentir, ni pour vous en imposer sur rien ; alors il convint de l’histoire des faux billets et des lettres contrefaites, il demanda mille excuses de s’y être prêté, il prévint madame de Franval des nouvelles horreurs qu’on exigeait encore de lui, et pour constater sa franchise, il avoua ses sentimens pour Eugénie, dévoila ce qui s’était fait, s’engagea à tout rompre, à enlever Eugénie à Franval, et à la conduire en Picardie, dans une des terres de madame de Farneille, si l’une et l’autre de ces dames lui en accordaient la permission, et lui promettaient en mariage pour récompense, celle qu’il aurait retiré de l’abîme.

Ces discours, ces aveux de Valmont portaient un tel caractère de vérité, que madame de Franval ne pût s’empêcher d’être convaincue ; Valmont était un excellent parti pour sa fille ; après la mauvaise conduite d’Eugénie, pouvait-elle espérer autant ? Valmont se chargeait de tout, il n’y avait pas d’autre moyen de faire cesser le crime affreux qui désespérait madame de Franval ; ne devait-elle pas se