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liance ; il imagina donc qu’en se présentant pour époux, il ne pouvait pas être refusé, et qu’en agissant avec ardeur, pour rompre les liens incestueux d’Eugénie, en répondant à la famille d’y réussir, il obtiendrait infailliblement l’objet de son culte… à une affaire près avec Franval, dont son courage et son adresse lui faisaient espérer le succès. Vingt-quatre heures suffisent à ces réflexions, et c’est tout plein de ces idées, que Valmont se rend chez madame de Franval. Elle était avertie ; dans sa dernière entrevue avec son mari, on se rappelle qu’elle s’était presque raccommodée, ou plutôt qu’ayant cédé aux artifices insidieux de ce perfide, elle ne pouvait plus refuser la visite de Valmont. Elle avait pourtant objecté les billets, les propos, les idées qu’avait eu Franval ; mais lui, n’ayant plus l’air de songer à rien, l’avait très-assurée, que la plus sûre façon de faire croire que tout cela était faux ou n’existait plus, était de voir son ami comme à l’ordinaire ; s’y refuser assurait-il, légitimerait ses soupçons ; la meil-