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à Dorgeville, et Cécile, en la lui donnant, le supplia de ne pas abuser de l’extrême confiance qu’elle avait en lui, et de rendre la lettre intacte et telle qu’elle la lui donnait. Dorgeville paraît fâché qu’on puisse douter de sa discrétion après la conduite qu’il tient ; on lui en fait mille excuses, il se charge de la commission, recommande Cécile aux paysans chez lesquels elle est, et part.

Dorgeville imaginant bien que la lettre dont il est chargé, doit prévenir en sa faveur le domestique pour lequel elle est, croit que ne connaissant point du tout monsieur Duperrier, ce qu’il a de mieux à faire, est de donner d’abord la lettre qu’il a, et de se faire annoncer ensuite par ce même domestique, dont il sera connu par ce moyen. S’étant nommé à Cécile, il ne doute pas qu’elle ne mande à ce Saint-Surin, dont elle lui a vanté la fidélité, quelle est la personne qui vient s’intéresser à son sort. Il remet en conséquence sa lettre, et Saint-Surin ne l’a pas plutôt lue, qu’il s’écrie avec une sorte d’émotion dont il n’est pas