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défendit ; il poussa la fausseté jusqu’à s’offrir pour faire des recherches ; voyant que pour préparer la scène de Valmont, il avait besoin d’adoucir l’esprit de sa femme en renouvellant sa parole de tout mettre en mouvement pour retrouver Clervil, il prodigua les caresses à cette crédule épouse, l’assura que quelqu’infidélité qu’il lui fît, il lui devenait impossible de ne pas l’adorer au fond de l’âme ; et madame de Franval, toujours complaisante et douce, toujours heureuse de ce qui la rapprochait d’un homme, qui lui était plus cher que la vie, se prêta à tous les desirs de cet époux perfide, les prévint, les servit, les partagea tous, sans oser profiter du moment, comme elle l’aurait dû, pour obtenir au moins de ce barbare une conduite meilleure, et qui ne plongeât pas chaque jour sa malheureuse épouse dans un abîme de tourmens et de maux. Mais l’eût-elle fait, le succès, eût-il couronné ses tentatives ? Franval, si faux dans toutes les actions de sa vie, devait-il être plus sincère dans celle qui n’avait, selon lui, d’attraits qu’autant qu’on y