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pour un moment les projets de Valmont, il ne s’occupe que du soin de se défaire du malheureux ecclésiastique qu’il croit si faussement l’instigateur de tout ; il sème l’or ; ce véhicule puissant de tous les vices, est placé par lui dans mille mains diverses : six coquins affidés lui répondent enfin d’exécuter ses ordres.

Un soir, au moment où Clervil, qui soupait souvent chez madame de Farneille, s’en retire seul, et à pied, on l’enveloppe, on le saisit… on lui dit que c’est de la part du gouvernement. On lui montre un ordre contre-fait, on le jette dans une chaise de poste, et on le conduit en toute diligence dans les prisons d’un château isolé que possédait Franval, au fond des Ardennes. Là, le malheureux est recommandé au concierge de cette terre, comme un scélérat qui a voulu attenter à la vie de son maître ; et les meilleures précautions se prennent pour que cette victime infortunée, dont le seul tort est d’avoir usé de trop d’indulgence envers ceux qui l’ou-