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mes préparatifs, dit Franval, mais dans quatre au plus je suis à toi.

M. de Franval avait élevé sa fille de manière à être bien sûr que ce ne serait pas l’excès de sa pudeur qui lui ferait refuser de se prêter aux plans combinés avec son ami ; mais il était jaloux, Eugénie le savait ; elle l’adorait pour le moins autant qu’elle en était chérie, et elle avoua à Franval, dès qu’elle sut de quoi il s’agissait, qu’elle redoutait infiniment que ce tête-à-tête n’eût des suites. Franval, qui croyait connoitre assez Valmont, pour être sûr qu’il n’y aurait dans tout cela que quelques alimens pour sa tête, mais aucun danger pour son cœur, dissipa de son mieux les craintes de sa fille, et tout se prépara.

Tel fut l’instant où Franval apprit par des gens sûrs et totalement à lui dans la maison de sa belle-mère, qu’Eugénie courait de grands risques, et que madame de Farneille était au moment d’obtenir un ordre pour la faire enlever. Franval ne doute pas que le complot ne soit l’ouvrage de Clervil ; et laissant la