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parer vos maux. Cet aimable consolateur déclara alors à Cécile, le dessein qu’il avait d’aller trouver ses parens, et de la racommoder avec eux. Vous irez donc seul, monsieur, répondit Cécile, car pour moi je ne m’y représenterai certainement pas. Oui, mademoiselle, j’irai seul d’abord, dit Dorgeville, mais j’espère bien n’en pas revenir sans la permission de vous y ramener. — Oh ! monsieur, n’y comptez jamais, vous ne connaissez pas la dureté des gens auxquels j’ai affaire ; leur barbarie est si reconnue, leur fausseté est si grande, que m’assurassent-ils même de mon pardon, je ne me fierais point encore à eux.

Cependant Cécile accepta les offres qui lui étaient faites, et voyant Dorgeville décidé à se rendre le lendemain matin chez Duperrier, elle le conjura de vouloir bien se charger d’une lettre pour le nommé Saint-Surin, l’un des domestiques de son père, et celui qui avait toujours le plus mérité sa confiance par son extrême attachement pour elle. La lettre fut remise cachetée