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facilement l’apologiste… le protecteur de l’inconduite et de l’adultère ; ma femme me flétrit, elle me ruine, je vous le prouve ; votre aveuglement sur elle, vous fait préférer de m’accuser moi-même et de me supposer plutôt un calomniateur, qu’elle une femme perfide et débauchée ! Eh bien, monsieur, les loix en décideront, tous les tribunaux de France retentiront de mes plaintes, j’y porterai mes preuves, j’y publierai mon déshonneur, et nous verrons alors si vous aurez encore la bonhomie ou plutôt la sottise de protéger contre moi une aussi impudente créature. Je me retirerai donc, monsieur, dit Clervil, en se levant aussi ; je n’imaginais pas que les travers de votre esprit, altérassent autant les qualités de votre cœur, et qu’aveuglé par une vengeance injuste, vous devinssiez capable de soutenir de sang-froid ce que put enfanter le délire… Ah ! monsieur, comme tout ceci me convainc mieux que jamais, que quand l’homme a franchi le plus sacré de ses devoirs, il se permet bientôt de pulvériser tous les