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il en gémit, et les cache de son mieux ; mais si vous les exigez, vous, madame, je ne vous les refuserai certainement point… Et sortant alors un porte-feuille de sa poche : asseyez-vous, dit-il, ceci doit être vérifié avec calme ; l’humeur et l’emportement nuiraient sans me convaincre : remettez vous donc, je vous prie, et discutons ceci de sang-froid. Madame de Franval, bien parfaitement convaincue de son innocence, ne savait que penser de ces préparatifs, et sa surprise, mêlée d’effroi, la tenait dans un état violent.

Voici d’abord, madame, dit Franval en vuidant un des côtés du porte-feuille, toute votre correspondance avec Valmont depuis environ six mois : n’accusez point ce jeune homme d’imprudence ou d’indiscrétion ; il est trop honnête sans doute pour oser vous manquer à ce point. Mais un de ses gens, plus adroit que lui n’est attentif, a trouvé le secret de me procurer ces monumens précieux de votre extrême sagesse et de votre éminente vertu. (Puis feuilletant les lettres qu’il épar-