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l’appartement où son perfide époux outrage chaque nuit et ses nœuds et le ciel. Eugénie est avec son père ; plusieurs bougies restent allumées sur une encoignure, elles vont éclairer le crime… l’autel est préparé, la victime s’y place… le sacrificateur la suit… Madame de Franval n’a plus pour elle que son désespoir… son amour irrité… son courage… elle brise les portes qui la retiennent, elle se jette dans l’appartement ; et là, tombant à genoux et en larmes aux pieds de cet incestueux… Ô vous ! qui faites le malheur de ma vie, s’écrie-t-elle, en s’adressant à Franval, vous, dont je n’ai pas mérité de tels traitemens… vous que j’adore encore quelques soient les injures que j’en reçoive, voyez mes pleurs… et ne me rejetez pas ; je vous demande la grâce de cette malheureuse, qui, trompée par sa faiblesse et par vos séductions, croit trouver le bonheur au sein de l’impudence et du crime… Eugénie, Eugénie, veux-tu porter le fer dans le sein où tu pris le jour ? Ne te rends pas plus long-