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ses craintes et celles de sa mère, qu’elle se résolut de tout mettre en œuvre, pour ose convaincre de ces cruelles vérités. Elle va voir madame de Farneille, elle lui raconte ce qui s’était passé et revient, décidée aux démarches que nous allons lui voir entreprendre.

Il y a long-temps que l’on a dit, et avec bien de la raison, que nous n’avions pas de plus grands ennemis que nos propres valets ; toujours jaloux, toujours envieux, il semble qu’ils cherchent à alléger leurs chaînes en développant des torts qui, nous plaçant alors au-dessous d’eux, laissent au moins, pour quelques instans, à leur vanité, la prépondérance sur nous que leur enlève le sort.

Madame de Franval fit séduire une des femmes d’Eugénie : une retraite sûre, un sort agréable, l’apparence d’une bonne action, tout détermine cette créature, et elle s’engage, dès la nuit suivante, à mettre madame de Franval à même de ne plus douter de ses malheurs.

L’instant arrive. La malheureuse mère est introduite dans un cabinet voisin de