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dit qu’il trouvait son ami changé depuis six mois ; je n’ai pas trop osé lui en demander la raison, continua-t-il, mais il a l’air d’avoir des chagrins. Ce qu’il y a de bien sûr, répondit madame de Franval, c’est qu’il en donne furieusement aux autres. — Oh ciel ! que m’apprenez-vous ?… mon ami aurait avec vous des torts ? — Puissions-nous n’en être encore que là ! — Daignez m’instruire, vous connaissez mon zèle… mon inviolable attachement. — Une suite de désordres horribles… une corruption de mœurs, des torts enfin de toutes les espèces… le croiriez-vous ? On nous propose pour sa fille le mariage le plus avantageux… il ne le veut pas… Et ici l’adroit Valmont détourne les yeux, de l’air d’un homme, qui pénètre… qui gémit, et qui craint de s’expliquer. Comment, monsieur, reprend madame de Franval, ce que je vous dis ne vous étonne pas ? votre silence est bien singulier. — Ah ! madame, ne vaut-il pas mieux se taire, que de parler pour désespérer ce qu’on aime ? — Quelle est