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non-seulement recevoir le coup le plus sensible qui puisse lui être porté, mais où elle va être assez outragée de son affreux époux pour être abandonnée… livrée par lui-même, à celui par lequel il consent d’être déshonoré… Quel délire !… quel mépris de tous les principes, et dans quelles vues la nature peut-elle créer des cœurs aussi dépravés que ceux-là !… Quelques conversations préliminaires avaient disposé cette scène ; Valmont, d’ailleurs, était assez lié avec Franval, pour que sa femme, à qui cela était déjà arrivé sans risque, pût n’en imaginer aucun à rester tête-à-tête avec lui. Tous trois étaient dans le salon, Franval se lève, je me sauve, dit-il, une affaire importante m’appelle… C’est vous mettre avec votre gouvernante, madame, ajouta-t-il, en riant, que de vous laisser avec Valmont, il est si sage… mais s’il s’oublie, vous me le direz, je ne l’aime pas encore au point de lui céder mes droits… et l’impudent s’échappe.

Après quelques propos ordinaires, nés de la plaisanterie de Franval, Valmont