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mais bien plus méchant que sa fille, et voulant préparer imperceptiblement ce jeune cœur à toutes les impressions de haîne qu’il desirait y semer pour sa femme, il répondit que cette vengeance lui paraissait trop douce ; qu’il y avait bien d’autres moyens de rendre une femme malheureuse quand elle donnait de l’humeur à son mari.

Quelques semaines se passèrent ainsi, pendant lesquelles Franval et sa fille se décidèrent enfin au premier plan conçu pour le désespoir de la vertueuse épouse de ce monstre, croyant, avec raison, qu’avant d’en venir à des procédés plus indignes, il fallait au moins essayer celui d’un amant qui, non-seulement pourrait fournir matière à tous les autres, mais qui, s’il réussissait, obligerait nécessairement alors madame de Franval à ne plus tant s’occuper des torts d’autrui, puisqu’elle en aurait elle-même d’aussi constatés. Franval porta les yeux pour l’exécution de ce projet sur tous les jeunes gens de sa connaissance ; et, après avoir bien réfléchi, il ne trouva