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refus de l’hymen proposé. Vous pouvez, je crois, sans crainte, poursuivit-elle, permettre que votre fille me convainque elle-même du défaut qui, selon vous, doit la priver du mariage ? Que ce défaut soit réel ou non, madame, dit Franval, un peu surpris de la résolution de sa belle-mère, le fait est qu’il m’en coûterait fort cher pour marier ma fille, et que je suis encore trop jeune pour consentir à de pareils sacrifices, quand elle aura vingt-cinq ans, elle agira comme bon lui semblera ; qu’elle ne compte point sur moi jusqu’à cette époque ; et vos sentimens sont-ils les mêmes, Eugénie, dit madame de Farneille ; ils diffèrent en quelque chose, madame, dit mademoiselle de Franval avec beaucoup de fermeté ; monsieur me permet de me marier à vingt-cinq ans, et moi, je proteste à vous et à lui, madame, de ne profiter de ma vie d’une permission… qui, avec ma façon de penser, ne contribuerait qu’au malheur de mes jours. On n’a point de façon de penser à votre âge, mademoiselle, dit madame de Far-