Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous ressemblent pas. — Les femmes… fausses, jalouses, impérieuses, coquettes ou dévotes… les maris, perfides, inconstans, cruels ou despotes, voilà l’abrégé de tous les individus de la terre, madame, n’espérez pas trouver un phœnix. — Cependant tout le monde se marie. — Oui, les sots ou les oisifs ; on ne se marie jamais, dit un philosophe, que quand on ne sait ce qu’on fait, ou quand on ne sait plus que faire. — Il faudrait donc laisser périr l’univers ? — Autant vaudrait ; une plante qui ne produit que du venin ne saurait être extirpée trop tôt. — Eugénie vous saura peu de gré de cet excès de rigueur envers elle. — Cet hymen paraît-il lui plaire ? — Vos ordres sont ses loix, elle l’a dit. — Eh bien ! madame, mes ordres sont que vous laissiez-là cet hymen ; et monsieur de Franval sortit en renouvellant à sa femme les défenses les plus rigoureuses de lui parler de cela davantage.

Madame de Franval ne manqua pas de rendre à sa mère la conversation