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affluence de propositions parviendrait peut-être à tout dévoiler.

Dans une conversation avec sa fille, faveur si desirée de madame de Franval, et qu’elle obtenait si rarement, cette tendre mère apprit à Eugénie que monsieur de Colunce la voulait en mariage ; vous connaissez cet homme, ma fille, dit madame de Franval, il vous aime, il est jeune, aimable, il sera riche, il n’attend que votre aveu… que votre unique aveu, ma fille… qu’elle sera ma réponse ? Eugénie surprise, rougit, et répond qu’elle ne se sent encore aucun goût pour le mariage ; mais qu’on peut consulter son père ; elle n’aura d’autres volontés que les siennes. Madame de Franval ne voyant rien que de simple dans cette réponse, patienta quelques jours ; et trouvant enfin l’occasion d’en parler à son mari, elle lui communiqua les intentions de la famille du jeune Colunce, et celles que lui-même avait témoignées, elle y joignit la réponse de sa fille. On imagine bien que Franval savait tout ; mais se déguisant sans se