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génie. Pour moi, je n’aimerai jamais ce qui me ravira ton cœur. Ma chère amie, répondait Franval, non, qui que ce soit dans l’univers n’acquerra d’aussi puissans droits que les tiens ; les nœuds qui existent entre cette femme et ton meilleur ami, fruits de l’usage et des conventions sociales, philosophiquement vus par moi, ne balanceront jamais ceux qui nous lient… tu seras toujours préférée, Eugénie ; tu seras l’ange et la lumière de mes jours, le foyer de mon âme et le mobile de mon existence. Oh ! que ces mots sont doux, répondait Eugénie ! répète-les souvent, mon ami… Si tu savais comme me flattent les expressions de ta tendresse ! Et prenant la main de Franval qu’elle appuyait contre son cœur… tiens, tiens, je les sens toutes là, continuait-elle. Que tes tendres caresses m’en assurent, répondait Franval, en la pressant dans ses bras… et le perfide achevait ainsi, sans aucun remords, la séduction de cette malheureuse.

Cependant Eugénie atteignait sa qua-