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ment de son père, qui folâtrait avec elle, ou lui apprenait de petits jeux de société ; jusqu’à neuf, elle se préparait à ses devoirs ; alors arrivait le premier maître ; elle en recevait cinq jusqu’à deux heures. On la servait à part avec ses deux amies et sa première gouvernante. Le dîner était composé de légumes, de poissons, de pâtisseries et de fruits : jamais ni viande, ni potage, ni vin, ni liqueurs, ni café. De trois à quatre, Eugénie retournait jouer une heure au jardin avec ses petites compagnes ; elles s’y exerçaient ensemble à la paulme, au balon, aux quilles, au volan, ou à franchir de certains espaces donnés ; elles s’y mettaient à l’aise suivant les saisons ; là, rien ne contraignait leur taille ; on ne les enferma jamais dans ces ridicules baleines, également dangereuses à l’estomac et à la poitrine, et qui, gênant la respiration d’une jeune personne, lui attaquent nécessairement les poulmons. De quatre à six, mademoiselle de Franval recevait de nouveaux instituteurs ; et comme tous n’avaient pu paraître dans