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fille dans un de ses châteaux duquel elle ne sortirait plus. Madame de Franval, faite à la soumission, se tut ; elle supplia son époux de ne la point séparer d’un bien si cher, et promit, en pleurant, de ne troubler en rien l’éducation que l’on lui préparait.

De ce moment, mademoiselle de Franval fut placée dans un très-bel appartement voisin de celui de son père, avec une gouvernante de beaucoup d’esprit, une sous-gouvernante, une femme-de-chambre et deux petites filles de son âge, uniquement destinées à ses amusemens. On lui donna des maîtres d’écriture, de dessin, de poësie, d’histoire naturelle, de déclamation, de géographie, d’astronomie, d’anatomie, de grec, d’anglais, d’allemand, d’italien, d’armes, de danse, de cheval et de musique. Eugénie se levait tous les jours à sept heures, en telle saison que ce fût ; elle allait manger, en courant au jardin, un gros morceau de pain de seigle, qui formait tout son déjeûner ; elle rentrait à huit heures, passait quelques instans dans l’apparte-