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Madame de Farneille et sa fille, très-scandalisées de cette conduite, en firent des reproches à monsieur de Franval, qui répondit flegmatiquement, que son projet étant de rendre sa fille heureuse, il ne voulait pas lui inculquer des chimères, uniquement propres à effrayer les hommes, sans jamais leur devenir utiles ; qu’une fille qui n’avait besoin que d’apprendre à plaire, pouvait au mieux ignorer des fadaises, dont la fantastique existence, en troublant le repos de sa vie, ne lui donnerait, ni une vérité de plus au moral, ni une grâce de plus au physique. De tels propos déplurent souverainement à madame de Farneille qui s’approchait d’autant plus des idées célestes, qu’elle s’éloignait des plaisirs de ce monde ; la dévotion est une faiblesse inhérente aux époques de l’âge, ou de la santé. Dans le tumulte des passions, un avenir dont on se croit très-loin, inquiète peu communément, mais quand leur langage est moins vif… quand on avance vers le terme… quand tout nous quitte en-