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peut peindre, était le premier défaut de Franval ; on ne se corrige point de celui-là, la diminution des forces ajoute à ses effets, moins l’on peut, plus l’on entreprend ; moins on agit, plus on invente ; chaque âge amène de nouvelles idées, et la satiété loin de réfroidir, ne prépare que des rafinemens plus funestes.

Nous l’avons dit, tous les agrémens de la jeunesse, tous les talens qui la décorent, Franval les possédait avec profusion ; mais plein de mépris pour les devoirs moraux et religieux, il était devenu impossible à ses instituteurs de lui en faire adopter aucun.

Dans un siècle où les livres les plus dangereux, sont dans la main des enfans, comme dans celles de leurs pères et de leurs gouverneurs, où la témérité du systême passe pour de la philosophie, l’incrédulité pour de la force, le libertinage pour de l’imagination ; on riait de l’esprit du jeune Franval, un instant peut-être après, en était-il grondé, on le louait ensuite. Le père de Franval,