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du crime affreux dont nous sommes contraints de parler ; est-il possible de faire détester de semblables écarts, si l’on n’a le courage de les offrir à nud.

Il est rare que tout s’accorde dans un même être, pour le conduire à la prospérité ; est-il favorisé de la nature ? La fortune lui refuse ses dons ; celle-ci lui prodigue-t-elle ses faveurs ? la nature l’aura maltraité ; il semble que la main du Ciel ait voulu dans chaque individu, comme dans ses plus sublimes opérations, nous faire voir que les loix de l’équilibre sont les premières loix de l’Univers, celles qui règlent à la fois tout ce qui arrive, tout ce qui végète, et tout ce qui respire.

Franval, demeurant à Paris, où il était né, possédait, avec quatre cents mille livres de rente, la plus belle taille, la physionomie la plus agréable, et les talens les plus variés ; mais sous cette enveloppe séduisante se cachaient tous les vices, et malheureusement ceux, dont l’adoption et l’habitude conduisent si promptement aux crimes. Un désordre d’imagination au-delà de tout ce qu’on