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il n’est malheureusement que trop vrai que le duc de Bourgogne vous destine à Salins… ; qu’il n’est que trop réel qu’avant huit jours il sera peut-être ici, il ne vous reste que le parti de la fuite, si vous voulez être à Monrevel ; il faut qu’il ait l’air de vous enlever à mon insçu, qu’il s’autorise, pour cette démarche, des derniers desirs de mon époux ; qu’il nie avoir jamais eu connaissance du changement des volontés de notre prince ; qu’il vous épouse secrètement à Monrevel, et vole ensuite s’excuser près du duc. Votre amant a senti la nécessité de ces conditions ; il les a accepté toutes ; mais j’ai voulu vous prévenir avant qu’il ne s’ouvrît à vous… Que vous semble de ces projets, ma fille ? Y trouvez-vous quelqu’inconvénient ? Ils en seraient remplis, madame, répondit Amélie avec autant de respect que de reconnaissance, s’ils s’exécutaient sans votre aveu ; mais dès que vous daignez vous y prêter, je ne dois plus, qu’embrasser vos genoux pour vous témoigner combien je suis sensible à tout