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voulez pas vous satisfaire, comme vous le devez, je vais donc vous en épargner le soin… il dit : et s’élançant sur l’épée du colonel qu’il n’a cessé de tenir à sa main, il fait jaillir le sang de ses entrailles, mais le colonel retirant aussi-tôt son épée… c’en est assez, comte, s’écria-t-il… votre sang coule, je suis satisfait… que le ciel achève votre correction, je ne veux pas vous servir de bourreau. Embrassons-nous donc monsieur, dit Oxtiern qui perdait beaucoup de sang. Non, dit Sanders, je peux pardonner vos crimes, mais je ne puis être votre ami ; nous nous hâtâmes de bander la blessure du comte, le généreux Sanders nous aida, allez, dit-il alors au sénateur, allez jouir de la liberté que je vous rends ; tâchez, s’il vous est possible, de réparer par quelques belles actions, tous les crimes où vous vous êtes livré ; ou sinon je répondrai à toute la Suède du forfait que j’aurai moi-même commis, en lui rendant un monstre dont elle s’était déjà délivré. Messieurs, continua Sanders, en regardant Falkeneim