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cœur ; Ernestine ne saurait me tromper. — Tout ce qui s’est fait était convenu, le colonel s’y prêtait. — Juste ciel ! eh bien ! je vais donc m’éclaircir moi-même, je vole de ce pas à Stockholm… j’y verrai Ernestine, je saurai d’elle si vous m’en imposez ou non… que dis-je ? Ernestine avoir pu trahir son amant ! non, non… son cœur ne vous est pas connu, puisqu’il vous est possible de le croire ; l’astre du jour cesserait de nous éclairer, plutôt qu’un tel forfait eût pu souiller son âme. Et le jeune homme à ces mots veut s’élancer hors de la maison… madame Scholtz le retenant, Herman, vous allez vous perdre ; écoutez-moi, mon ami, c’est pour la dernière fois que je vous parle… Faut-il vous le dire ? six témoins déposent contre vous, on vous a vu sortir mes fonds du logis, on, sait l’emploi que vous en avez fait ; vous vous êtes méfié du comte Oxtiern, muni de ces cent mille ducats, vous deviez enlever Ernestine et la conduire en Angleterre… La procédure est commencée, je vous le répète, je puis tout