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le militaire, plein d’ardeur pour la gloire, il plut à Charles XII, et eut l’honneur de l’accompagner dans plusieurs de ses expéditions ; il était à la malheureuse affaire de Pultava, suivit le roi dans sa retraite de Bender, y partagea sa détention chez le Turc, et repassa en Suède avec lui. En 1718, lorsque l’état perdit ce héros sous les murs de Frédérikshall, en Norvège, Sanders (c’est le nom du gentilhomme dont je vous parle) avait obtenu le brevet de colonel, et c’est en cette qualité qu’il se retira à Nordkoping, ville de commerce, située à quinze lieues de Stockholm, sur le canal qui joint le lac Véter, à la mer Baltique, dans la province d’Ostrogothie. Sanders se maria, et eut un fils que Frédéric Ier. et Adolphe Frédéric, accueillirent de même ; il s’avança par son propre mérite, obtint le grade de son père, et se retira, quoique jeune encore, également à Nordkoping, lieu de sa naissance, où il épousa comme son père, la fille d’un négociant peu riche, et qui mourut douze années après avoir