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cessoire, devenait maintenant celle dont il attendait tout le succès de ses opérations ; Henriette se déterminerait-elle à épouser ce Williams s’il était entièrement ruiné ? À supposer que sa délicatesse l’y contraignît même encore, sa mère pourrait-elle y consentir ? Malgré tout ce que Granwel avait appris de miss Stralson à leur dernière entrevue, il était impossible que ce séducteur, n’eût pas reconnu dans les propos de celle qu’il aimait, plus de politique et de ménagement, que de tendresse et de vérité. Ses espions l’instruisaient d’ailleurs, et il ne pouvait douter que les deux jeunes gens ne continuassent à se voir ; il se résolut donc de presser la ruine de Williams, tant pour en dégoûter les Stralson, que pour obtenir de cette catastrophe un dernier moyen de remettre Henriette dans ses mains…… dont il jurait bien qu’elle ne s’échapperait plus.

Quant au capitaine O-Donel, après avoir tiré tout ce qu’il avait pu de Williams, il l’avait cruellement abandonné, et s’était retiré chez Granwel, d’où il sor-