Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 2, 1799.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

porte d’une maison que vous remplissez d’amertume et de deuil ? Mais mylord qui ne croyait jamais qu’on n’eût rien fait pour lui, tant que ses desirs n’étaient pas satisfaits, ne répondit qu’en balbutiant, et dit à miss Stralson qu’il consentait à lui donner encore vingt-quatre heures, et qu’au bout de ce terme il voulait absolument savoir à quoi s’en tenir. Enfin la visite se termine, et ce petit instant de repos va nous ramener à Williams, que tout ceci nous a fait perdre de vue.

Par les soins criminels de Granwel et de Gave, il était difficile que les affaires de ce pauvre garçon fussent plus mal qu’elles n’étaient. Sous peu de jours le procès allait être jugé, et le chevalier Clark, soutenu de toute la ville de Londres, se regardait déjà, non sans fondement, comme le seul héritier des biens que Williams comptait offrir avec sa main à l’aimable Henriette ; Granwel ne négligeait rien de tout ce qui pouvait faire tourner ce jugement au gré de ses desirs ; cette ruse qui n’était d’abord qu’ac-